La conciliation est totalement gratuite et permet ainsi très souvent d’éviter le passage par le tribunal qui engendre des frais et des délais de traitement plus longs.
Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai exercé la profession d’expert-comptable pendant 30 ans. Directeur général d’un groupe d’expertise, audit et conseil à Orléans, j’ai travaillé pour de nombreuses entreprises de toutes tailles tant sur la région orléanaise que dans toute la France et même un peu à l’étranger. Ce métier nous confronte chaque jour à la pratique du droit, le droit comptable bien sûr, mais également le fiscal, social, patrimonial, des sociétés, des associations… Dans cette activité, le contact humain et la psychologie sont essentielles puisqu’il faut apporter à chacun des conseils tant adaptés à sa situation qu’à ses capacités à les mettre en œuvre.
Qu’est-ce qui vous a motivé à être conciliateur de justice ?
J’avais envie d’être utile aux autres. En retraite, je recherchais une activité intellectuelle, indépendante et qui me laisse assez de temps pour me consacrer à mes autres passions. Suite à une campagne de recrutement du ministère de la Justice, les responsables de la cour d’appel d’Orléans ont retenu ma candidature. Apporter de l’aide bénévolement à mes concitoyens entre parfaitement dans le sens que je veux donner à ma vie de retraité. J’ai ensuite suivi un cursus de formation dirigé par l’école nationale de la magistrature et l’association des conciliateurs. Après avoir assisté à des conciliations aux côtés de conciliateurs expérimentés, j’ai prêté serment et j’ai été nommé sur le secteur de Chécy (Chécy, Boigny, Mardié, Bou, Boigny et Marigny et Fay-aux-Loges) pour tenir une permanence. La mairie de Chécy m’a réservé un très bon accueil et mis à ma disposition immédiatement tous les moyens matériels nécessaires pour exercer mon activité dans les meilleures conditions en toute indépendance.
Quelles sont vos missions ?
Les dossiers conciliés se rapportent principalement aux litiges avec des commerçants ou prestataires et aux troubles de voisinage et leur délai de traitement est extrêmement rapide puisqu’ils sont généralement finalisés dans un délai de deux mois. Quelques exemples : traitement de terminaison de travaux, produits reçus non conformes, mésentente entre voisins liés à des nuisances ou des constructions. Si la conciliation n’est pas possible pour les litiges avec l’Administration, l’état de la personne et le droit de la famille elle est possible dans tous les autres domaines tels que les litiges entre propriétaires et locataires, entre professionnels, avec les assurances, et tous les différends entre personnes (familiaux, ventes entre particuliers, dettes et créances…), quel que soit le montant du litige.
Quel premier bilan tirez-vous de cette expérience ?
Après plus d’une année d’exercice, il est possible de tirer un premier bilan. Sur l’année 2022, j’ai été saisi de 43 dossiers. Sur les 36 dossiers sur lesquels une confrontation a pu être organisée, 28 dossiers se sont conclus par un accord. C’est donc plus de 75 % des dossiers traités qui ont trouvé une issue favorable démontrant que la conciliation de justice a sa place dans la gestion de conflits de tous domaines. Ainsi pour gérer la conciliation il faut des qualités d’écoute et de psychologie pour permettre aux parties de trouver un accord dans la sérénité. Bien souvent, c’est le retour à une situation de dialogue apaisé qui permet de trouver une solution acceptable qui met fin à une difficulté qui perturbe la vie quotidienne.