En effet, les espaces verts, comme les espaces naturels, servent de lieux de vie pour des espèces animales et végétales sauvages de plus en plus menacées par l’urbanisation et la destruction/ la fragmentation de leurs milieux naturels.
La gestion différenciée consiste à adapter le mode d’entretien des espaces en fonction de leur fréquentation, de leur usage et de leur localisation. Les fréquences d’intervention ainsi que les moyens humains et matériels sont adaptés, en essayant de maintenir une gestion la plus douce possible tout en gardant un aspect esthétique attractif et incitatif.
La mise en œuvre d’une gestion différenciée se traduit par :
- L’espacement des fréquences de tonte,
- Le fauchage annuel en fin d’été, sur certains sites, au lieu de plusieurs tontes dans l’année,
- Le paillage des massifs et pieds de haies avec des copeaux,
- Le désherbage alternatif : thermique, mécanique, manuel ou pas de désherbage du tout
- L’enherbement spontané des espaces minéraux non fréquentés,
- La taille douce des arbres et arbustes,
- Le choix de végétaux adaptés au climat de la région,
- …
Pour réussir, tous les acteurs ont un rôle déterminant.
– Les élus :
Cette démarche demande des prises de décision modifiant parfois les fonctionnements établis. Elle est exigeante pour les élus qui doivent soutenir les innovations et les changements induits, auprès des équipes municipales comme auprès de leurs administrés.
– Les services techniques :
Cela modifie les habitudes de travail et nécessite un planning annuel des tâches par zonage avec attribution de codes d’entretien.
Ces plannings devront être adaptés en fonction des retours des Elus et des usagers pour ajuster les gestions aux usages
– Les habitants :
Pour être acceptée, la mise en place de la gestion différenciée doit se faire en plusieurs étapes. Dans un premier temps, elle prend la forme d’actions de sensibilisation aux nouveaux usages, à la découverte du patrimoine naturel et culturel des lieux. Puis, une fois la mise en place avancée, elle se traduit par la modification et l’affirmation des ambiances et des caractéristiques du site, menant vers un environnement plus sain.
Que fait-on concrètement ?
La mise en place de la gestion différenciée implique une connaissance de l’ensemble du patrimoine à gérer.
Il est nécessaire de dresser un inventaire afin de connaître les surfaces à entretenir et les caractéristiques de chaque site et de réaliser une cartographie de la commune. Elle permet de localiser les différents espaces publics quelle que soit leur échelle et de connaître leur surface.
Ensuite, en fonction de l’usage du lieu, il est défini un objectif de gestion adapté à sa spécificité. A cet effet, un « code qualité » est instauré et matérialisé sur un plan. Pour Chécy, nous avons fait le choix de décliner 4 types d’espaces par les codes qualité avec les niveaux de service suivants :
ROUGE
Espaces-verts de prestige
Entretien très suivi
Espaces rigoureusement entretenus, « vitrine de la ville ».
La nature est maitrisée, les massifs sont fleuris, paillés et régulièrement taillés. Le fleurissement annuel est varié et l’arrosage nécessaire est cohérent avec les végétaux en place.
Le désherbage est manuel ou thermique et la propreté des sites est quotidienne.
JAUNE
Espaces-verts soigné
Entretien régulier adaptatif
Les jardins verts structurés appellent les promeneurs à la détente par les ambiances, les évocations d’une nature toujours maîtrisée mais que l’on veut représenter plus libre.
Les tontes sont adaptées à leur environnement, les bordures de chemins sont coupées plus courtes que le cœur de pelouse. Certains espaces peu occupés comme les angles de parcs arborés sont tondus moins souvent, laissant apparaitre un dégradé végétal sous forme de strates.
Le désherbage reste régulier mais les adventices sont tolérées.
VERT
Espaces-verts champêtre
Entretien ponctuel
structures paysagères à caractère champêtre tirées de l’espace rural local : prairies, haies bocagères, espaces de transition.
Elles participent à l’embellissement du cadre de vie avec une tendance plus champêtre. On la retrouve dans certains parcs, le long des voies de déplacement (prairies fleuries), dans certaines zones moins fréquentées ou encore dans les zones de transition avec les espaces naturels.
La végétation spontanée est recherchée. Le fleurissement se veut naturel (semis de fleurs des champs, arbustes à fleurs) et l’on utilise uniquement des végétaux locaux. Les pelouses ne sont plus tondues mais fauchées. Les espaces engazonnés se transforment donc en zone de prairie.
BLEU
Espaces-verts sportifs
Entretien soutenu
Espaces sportifs nécessitant un entretien rigoureux, un matériel et des produits spécifiques, ainsi qu’une technicité certaine.
L’entretien de ces espaces doit répondre aux exigences des utilisateurs.
Bien que difficilement faisable, une démarche « zéro phyto » devient une obligation, de nouveaux produits et de nouvelles techniques permettant de palier à cela.
